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Parce qu'une vie ça se change, et un corps aussi.

La lutte et la guérison

Avant toute chose, je souhaite éclaircir quelque chose. Non, je ne suis pas guérie. Non, je ne suis pas dépourvue de crises et encore moins, d’impulsions pour celles-ci. Cela prend beaucoup de temps d’investissement de soi, et je ne suis pas encore arrivée au bout. Ce que je peux cependant dire est qu’il est possible de se soigner et comment le faire.

Dans ce billet je vais reprendre les phases impliquées dans la guérison telles que je les ai identifiées et vécues jusque maintenant. En gardant à l’esprit le fait que je ne sois pas au bout du tunnel, vous comprendrez qu’il y aura certainement des phases tardives que je n’aurai pas encore expliquées. Je tenterai de le faire dès que je les traverse et j’ose enfin espérer que vous vivrez ma guérison à mes côtés !

La prise de conscience :

Avant toute chose, c’est la prise de conscience. Elle est lente, douloureuse et consiste à se rendre vraiment compte que l’on a un problème et que cela a un impact sur notre vie de tous les jours. Il faut caractériser cet impact, le ressentir, le retourner dans tous les sens humainement possibles. Et même si on se dit que cela doit être facile, que ça ne doit pas prendre tant de temps que ça, une prise de conscience approfondie est un processus extrêmement complexe qui requiert énormément de réflexion. Je vais prendre mon exemple ; je suis boulimique depuis toujours. Dans le passé, si on m’avait posé la question de si j’avais un problème avec l’alimentation, avec un minimum d’effort j’aurais certainement répondu que oui, je mangeais trop. Il y avait donc là une certaine reconnaissance d’un souci mais aucunement de la conscience ! Cette dernière est tout à fait différente ; on ne la ressent pas comme quelque chose de vague, mais comme un élément concret : Je SAIS que j’ai un problème, je SAIS comment il se présente, je SAIS quels en sont les conséquences. C’est cela le début d’une réelle volonté de s’en sortir. Si le processus n’est pas effectué correctement et n’est pas assez profond, vous n’aurez jamais cette impulsion de vraiment vous défaire de votre problème. A mon sens, la prise de conscience est un travail d’introspection très important, mais aussi une phase où il est très utile d’aller se renseigner, voir les expériences des autres, voir s’ils s’en sont sortis et comment. Ne pas rester dans son coin mais aller faire son petit shopping sur le marché de la maladie.

La transition :

La prise de conscience étant faite, vous serez en état d’aborder votre problème. Vous allez certainement vouloir mettre en place des choses pour y parvenir. Là encore, la lecture de divers forums, les vidéos (je conseille tout particulièrement celles de Stefanie Nielsen, une YouTubeuse dont les conseils sont on ne peut plus pertinents, étant passée par là aussi) et la parole sont des outils de très grande qualité. Je considère la transition comme la période de digestion ; vous avez avalé le morceau, et maintenant il faut que votre organisme assimile les informations. Il doit pour cela les récolter. Bref, vous risquez d’y passer du temps, mais au long terme, cela est bénéfique. J’ai remarqué que les mesures que l’on tend à mettre en place durant cette phase sont souvent inefficaces. On ne s’y colle pas assez, c’est trop à la fois, et on essaye d’être trop strict avec soi-même. On s’attend à ce que tout retombe en place en un mois à partir du moment où l’on agit contre la maladie. Gravissime erreur qui ne fait qu’empirer les choses. Parce que non, une maladie comme un trouble alimentaire ne se soigne pas d’un claquement de doigts, et ce n’est pas parce que vous avez fait trois bricoles que cela va se résoudre. C’est le temps et la pratique de toute une série de techniques qui vont faire et tant que vous n’avez pas compris cela, vous allez faire les choses approximativement. Au début, il est normal d’arriver à peu de succès et beaucoup de défaite. C’est facile à dire, mais il ne faut pas s’en formaliser, c’est normal et vous n’êtes pas nul pour autant, bien au contraire. Le principe même que vous soyez en train de faire des efforts est déjà un triomphe en soi, ne l’oubliez pas.

Les pas en avant :

Vous avez bidouillé pendant un certain temps, tantôt avec succès, tantôt sans. Ca n’a pas été facile, mais vous n’abandonnez pas. Vous VOULEZ guérir. Peut-être que vous ne savez plus où donner de la tête pour le faire, mais vous le voulez. C’est cette flamme qui est essentielle. Il est vitalement crucial qu’elle ne meure jamais. Lassé de patauger, vous allez peut-être vous faire aider par un spécialiste (ce n’est pas donné mais c’est vrai qu’idéalement, cela devrait être le cas) et à défaut, vous aurez compilé assez d’informations sur la guérison que pour avoir une petite idée d’un inventaire utile (je vous conseille notamment le site http://www.get.gg/distresstolerance.htm pour des informations simples mais pertinentes s’appliquant à d’autres choses que la boulimie seule). Vous êtes donc prêt à agir et ce de manière utile. Peu importe les efforts et le temps que cela exigera, c’est le moment ou jamais.

Je suis actuellement en cours de cette phase. Je fais diverses choses (expliquées dans un autre billet) me permettant de m’améliorer de jour en jour. J’applique ces éléments religieusement et je sens le changement se mettre en place sous forme d’une restructuration interne au plus profond de mon être. Je suis ma psychothérapie à laquelle j’ai rajouté mon grain de sel afin de me rendre la vie plus agréable et pour que le traitement se passe au mieux. Je grandis, je m’épanouis et je m’affranchis des liens infernaux qui étaient en place. C’est loin d’être parfait tous les jours, mais je sais maintenant comment gérer ces creux et comment les combler pour qu’ils ne me mènent pas dans les ravins que tend la maladie. Ce qui ne veut pas non dire que je ne fais plus de crise. Encore dimanche passé (donc il y a 5 jours), j’en ai fait une. Mais je n’adopte plus la même attitude face à elle. Je l’accepte comme du passé et j’en retire une leçon qui me permet encore d’affiner ma technique de lutte, de la rendre plus performante car à quoi bon se lamenter d’un malheur si c’est pour le répéter aussitôt…

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