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Parce qu'une vie ça se change, et un corps aussi.

Je suis de retour … ENFIN

Je suis de retour … ENFIN

Oui, me revoilà. Après quelques temps de silence radio bloggistique – pour lequel je me confonds en excuses d’ailleurs – je suis de retour. Pour le meilleur et pour le pire ? On verra, ce que je sais est que tristement quand on est au pire, on a tendance à se replier sur soi-même et ses problèmes.

Reprenons les faits :

J’ai fait une dépression commençant en avril 2013. Une solide, une bien comme il faut, du genre je plante tout. Une dépression quoi. Et pour pimenter un peu le tout, je l’ai faite notamment tout au long de mes examens de mai-juin, histoire de me faciliter la tâche. Pour faire court, j’ai été de ce fait dans l’incapacité absolue de passer trois de mes examens. A l’issue de cette session tumultueuse, le bilan était tel que malgré tout, je pouvais être fière de moi ; malgré les embuches, j’avais sauvé les meubles. Certes, 3 examens à repasser, mais une moyenne de 14, donc pas de panique pour le long-terme (par là j’entends que mon année n’était pas compromise ; à coup de rattrapages ce serait chose faite). Pendant cette période sombre, la boulimie et l’automutilation ont rythmé mes journées, quand ce n’était pas le sommeil, ou devrais-je dire, le coma, qui les anesthésiait. Dans ce post, je vais surtout me focaliser sur la boulimie, étant donné ma promesse de faire un post là-dessus. Et je pense que cela ne se limitera pas qu’à un… Au cours de ces quelques mois de dépression, la boulimie était un monstre présent sans le moindre répit ; on ne pouvait plus parler de crises, dont le seul mérite est qu’elles soient limitées dans le temps. Ici, en somme, chaque seconde éveillée n’était que boulimie. Je dormais, et quand je ne dormais pas, je m’empiffrais jusqu’aux douleurs gastriques précédant la rupture. Impossible de me coucher à ce moment tant les douleurs étaient vives, impossible, non plus, de faire quoi que ce soit d’autre. Un simple cauchemar qu’on ne souhaite à personne et dont on ne voit pas le bout. Etant physiquement incapable de me faire vomir, je faisais de maigres tentatives de compensation sportive ou anorexique, mais si faibles qu’elles n’aidaient en rien. Le bilan physique est qu’à la fin du mois de juin, j’étais à 75-76 kg. Je l’ai vécu comme un calvaire, une défaite et ma confiance en moi, déjà bancale, n’a fait que chuter bas bas bas.

Après les examens, nous sommes partis deux semaines en vacances (une au pays Basque chez un oncle et une tante et une en Bretagne voir le reste de ma famille). Ces vacances furent revigorantes. Pendant la première semaine, je n’ai absolument pas fait attention à mon alimentation, je ne m’en sentais pas la force. J’ai donc clairement mangé plus que nécessaire. Mais au moins ce n’était pas de la boulimie puisque je mangeais trop aux repas, avec la famille. C’était déjà ça de pris. La deuxième semaine, j’ai fait un peu plus attention mais vraiment pas excessivement ; par contre, on a fait un peu plus d’activité physique, me permettant de me redonner goût à être dehors. Ces deux semaines furent fantastiques, et malgré mon absence d’efforts, elles me permirent de perdre 1 kg.

Et puis ce fut rebelote. Des examens, le stress et les contraintes qui vont avec. Et ma dépression qui s’était juste calmée symptomatiquement le temps des vacances (relaxation aidant) reprit de plus belle. De manière parfaitement infernale, le même cycle, vicieux et insistant, se remit en route. Et je me sentais perdue, sans contrôle. Je dormais tout autant que durant les mois précédents, la boulimie était encore une fois mon seul compagnon. Je regardais, avachie dans mon lit, des films sur la dépression avec le vain espoir de trouver quelque chose qui puisse m’aider, jusqu’au jour où …

Je l’ai trouvé, cette chose. On était mi-août, et je regardais le film « Une Vie Volée ». Le personnage principal souffre d’une maladie appelée le trouble de la personnalité limite (=Borderline). Je ne me suis pas spécialement reconnue dans le personnage dépeint dans ce film (il faut avouer que la personnalité de ladite fille est relativement sans relief et insipide), mais j’ai été intriguée par le terme. Ma curiosité intellectuelle m’a menée à aller rechercher ce qu’il en était, et ce que j’ai trouvé m’a fait tomber de mon lit dans un sursaut de conscience soudain et bienvenu. Je ne vais pas m’étendre sur ce qu’est le Borderline, ce n’est pas ici le sujet (pour ceux souhaitant des informations je vous renvoie sur l’excellent site http://www.aapel.be/ qui rengorge d’informations plus pertinentes les unes que les autres. Il n’est pas très beau, certes, mais Dieu ce qu’il est utile), mais j’ai depuis été diagnostiquée par un psychologue spécialisé dans le domaine (une rareté dans le plat pays qu’est la Belgique, il s’agit encore de quelque chose de peu reconnu). Tout cela pour dire que les attitudes autodestructrices font partie du tableau clinique de la maladie, entre autres les troubles alimentaires tels que l’anorexie et la boulimie.

Depuis le début des consultations avec mon thérapeute, j’ai commencé à prendre en main mes troubles alimentaires. Nous avons brossé un tableau général de mes problèmes de manière plus globale, mais comme la boulimie a occupé une très grande place dans ma vie récemment, nous avons décidé de commencer par ça. Un pas à la fois.

Et je peux vous dire, ça change une vie. Tout simplement.

PS : Ce billet est empreint de beaucoup de « malheur » au sens large. Mais n’ayez crainte. Il y quand même eu de bonnes choses dans ma vie. Car oui, j’ai réussi mon année avec Grande Distinction et passe donc en dernière année, je viens de m’installer avec mon copain dans un appartement à Liège, et suis dans le stage de mes rêves. La vie n’est pas que tristesse ; quand on a franchi le premier pas, on aperçoit tout de suite un soupçon de lumière…

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